Magasinage à l'Africaine...
13 février 2020
Hier, heuuu, mardi je crois, c'était le jour où nous pouvions aller acheter le matériel en ville, pas la petite ville, non, la plus grande ville : Bethléem.
Alors, coup de bol, on pouvait disposer d'un pick-up diesel pour la course. Malefi me dit qu'il sera là à 9:30h AM. Parfait. Alors, vers 10:00h le lendemain matin il arrive et me dit : - je n'ai pas le permis, c'est toi qui conduit!
-Quoi ?!!!
- C'est ça qui est ça.
- Bon...
Vous le savez, ici le monde conduise à l'envers. Conduite à gauche. En campagne ça passe toujours, mais en ville, avec du monde qui te dépassent des deux côtés et un virage à droite qui ne te dis rien du tout sur le coup...c'est autre chose. Cela donne il faut le dire, certaines sueurs froides. Mais après une heure, on arrive à destination, un espèce de gros centre de rénovation tenu par des Africaners. Ce détail a son importance. C'est à cause du langage. Cette langue est un dérivé du Hollandais, c'est-à-dire que lorsque quelqu'un de cette culture te parle, tu ne sais pas trop s' il est gravement malade et que tu ne devrais pas te tenir directement devant lui, ou alors s'il est très fâchés après toi pour une raison qui t'es totalement inconnue. C'est un peu stressant ça aussi. De plus, dans ce magasin, ils se font un point d'honneur de porter les shorts kakis et les bas de laine hauts perchés que portaient ces oppresseurs en des temps moins heureux. Je me demande pourquoi on m'amène à cet endroit là particulièrement.... Va savoir. Alors on rentre. Molefi s'installe à un comptoir central pour parler à un commis. Ils parlent...et parlent...
Après un bout de temps, je lui demande ce qu'il fabrique. Il me dit qu'il est en train de se renseigner au sujet d'une commande que quelqu'un d'autre aimerais passer éventuellement et pour laquelle il aurait besoin d'un devis. Avec cet homme là au comptoir, tout ira plus vite! Je lui ai répondu que si ça ne le dérangeait pas j'irais faire un tour au comptoir de la peinture pour voir ce qu'il en retourne. Alors je pars. Au fond à gauche.
Ahhhh! Ça augure bien. De beaux présentoirs avec pleins de couleurs se dressent devant moi. On va pouvoir choisir les nuances subtiles aux quelles je rêve depuis un moment.
Alors à arrive une matrone aux cheveux en brosse, tatouage à l'avant bras qui me demande ce qu'elle peut faire pour moi. Ça sonne un peu comme ça : - wwharthzkenhrydo frrothyahh.
Sans blague. Je ne savais pas quoi répondre. Je suis resté là, sidéré à hésiter entre la fuite a pied ou bien crier très fort pour éviter le pire. Alors Molefi arrive en courant avec un espèce de sourire gène et explique au molosse que malgré les apparences je ne comprenais rien à l'Africanner et que j'étais canadien et qu'on venait pour acheter de la peinture. Elle fait un signe amusé qui semble dire : -Voila qui explique tout.
Je lui dis dans mon meilleur anglais que je voulais de la peinture epoxy une couche s'il-vous-plait.
- whreydonthravetwath hrere. ( on a pas ça ici )
Ça commence bien. Alors qu'est que vous avez comme peinture à métal dans des couleurs primaire, jaune rouge bleu des trucs comme ça...
- ????
- Molefi traduit.
- Northwinghrthlikedzhat. ( Rien comme ça)
-Qu'es-que vous avez? ( On va abréger les souffrances de tout le monde...)
Elle nous explique qu'il y a deux sortes de peintures qui feraient l'affaire. Une à l'eau, une à l'huile. Elle nous sort alors un espèce de tableau avec. Un choix restreint de couleurs dessus. Rien de ce à quoi on rêvait au départ, mais bon' faut être flexible!
Alors on soupèse, on calcule, on tergiverse on évalué. On finit par conclure et on expose à la dame l'objet de notre choix.
-hrimposssriblew. ( impossible)
-???
- chjustweinoilwphraint. ( juste en peinture à l'huile) -
- Et?
- hritswhrnot zeh samech chrocolortz. ( ce n'est pas les mêmes couleurs)
Elle sort alors de sa main gauche un petit livret avec différentes couleurs dessus. Les couleurs que nous avons choisies ne sont de celles-là.
Bon! Est-ce que la peinture au latex peut faire le travail adéquatement ?
- Molefi traduit.
- yess. ( la j'ai compris, je crois qu'elle a fait un bel effort)
Alors on se lance dans un vaste calcul de quantité et de prix qu'elle recommence trois fois.
- C'est bien de la peinture qui couvre en une couche?
- north. (Non)
- ???
-tworthornthrzewhapplicarthzion. ( Non, deux ou trois applications)
Je sens la panique monter en moi. Douze cinq gallons ce n'est pas le même chose que trente six cinq gallons. Je n'ai pas les moyens d'acheter trente six gallons. Il y a des enfants à éduquer au village. Alors on tergiverse et on prend une chance avec une quinzaine de cinq gallons.
Après il y a eu le même genre de scénario pour la peinture extérieure et pour la peinture à ciment. Deux bonnes heures a faire le mime devant une matrone surréaliste, c'est épuisant. (Essayer de moment une viscosité de peinture particulière pour voir...)
A la fin il ne restait plus que les accessoires . Pinceaux rouleaux etc...
On déambule dans les allées et on arrive devant le petit rayon des rouleaux à peindre par exemple.
- J'aimerais en avoir vingt comme ceux-ci s'il vous plait.
- Hrimpossiblerhtz ( impossible)
- ???
Il ne lui en reste que six. Six rouleaux en tout et partout dans un magasin grand comme la moitié d'un Wal-Mart....incroyable.
Et puis, j'avais besoin d'une boite de gants en latex. Je lui ai demandé ironiquement s'ils les vendaient à l'unité. Elle a trouvée cela bien drôle.
Quand tout fût enfin terminé, deux grosses ma dames (décidément) on chargé le tout sur un paquet de paniers à roulettes direction la caisse. Elles nous accompagnent partout. Je paye en espérant que ma visa va fonctionner...( que me feront-elles si ma carte ne passe pas? Je n'ose à peine l'imaginer.
Mais tout va bien, direction le camion. Les madames nous chargent tout ça a grand renfort de biceps dans la boite du pick-up. Je passe la remarque à l'une d'une d'elle qu'elle est une personne très forte. Elle sembler apprécier le remarque. Vil charmeur va!
Direction village. Décharger au centre d'art, s'évanouir sur mon lit dans les minutes qui suivent.
Aujourd'hui, première journée de peinture. Mais cela, c'est une autre histoire.
Encore merci pour la cause. Vos encouragements rendent tout ceci possible. Il y a des beauté que les mots ne sauront jamais exprimer.
A bientôt !
Denis
xxxx
PS. : merci aussi pour tout vos petits mots que je lis avec un très grand intérêt. Cela rempli de belle façon mes soirées solitaires...


