La fête du village

7 mars 2023


Hier soir (samedi soir) avait lieu au centre d’art, la fête du village. Une heureuse initiative de mes camarades de voyage qui ne reculent devant rien quand il est question de festivités. Au programme, souper pour tout le monde que notre ami Tabo et ses super assistantes ont concocté, danse traditionnelle du coin avec tutu style autruche qui se balance avantageusement au rythme endiablé de musiques locales, présentation de photographies en cinémascope, gracieuseté de notre ami Robert. Un beau programme. 

Tout commence par l’arrivée des enfants. C’est toujours comme ça. Ils arrivent dans un beau désordre animé et s’installent en belles rangées dans le centre d’art. Vient ensuite le moment où ils s’aperçoivent qu’il y a des bonbons gratuits et de la liqueur à volonté à la table buffet. Alors là, c’est le rodéo. Une incroyable mêlée de cris, de sourires et de trépignements impatients. C’est Noël.  

Une heure après, arrivent les mères.  Elles sont en petits groupes animés, papotant des nouvelles du jour.  Elles ont souvent le bébé sur le dos, enveloppé dans une serviette de ratine retenue sur l’avant par une grosse épingle à couche.  Quelques rares hommes se joignent à elles, la plupart des autres étant occupés à se prendre une cuite carabinée au village. Triste réalité des samedis soir.  

La danse traditionnelle des autruches

Les immenses chaudrons de nourriture furent alors pris d’assaut par la centaine d’invités maintenant présents. Tabo et ses assistantes sont au service. La file est longue. Même quelques membres des fermes voisines sont présents à la fête. Au menu : Poulet en sauce, papa (pâte blanche à base de maïs) et pain maison cuit ici-même à Marakong par notre cuisinier favori.

Après souper, tout juste avant le coucher du soleil, nous constatons la disparition de Ma Tsepo, veuve de Ntate Anton, qui ne doit en aucun cas paraitre hors de chez-elle après le coucher du soleil, pas plus qu’elle ne doit quitter sa robe de deuil pour les six prochains mois.  Son fils a dû également se raser la tête. Voilà une belle coutume qui serait fort utile par chez-nous.  

La danse des femmes et des enfants

La fête s’est terminée par des effusions multiples, des chants et des aurevoirs bien sentis. Une date mémorable dans les annales du village.  

 Sinon rien de bien particulier. Peut-être mentionnerais-je notre diner d’aujourd’hui, composé d’un grand plat rempli de beignes maison encore chaud! Ça c’est un diner à mon goût! Peut-être pas à faire tous les jours, mais quand-même… vraiment bon! 

Sinon, peut-être aussi… j’allais oublier de vous mentionner que nous avons dû courir après une grosse vache qui tentait d’avaler le t-shirt d’Yves qui séchait sur la corde à linge en contre-bas. C’est finalement mononc Robert qui a eu le dessus sur le gros herbivore. Sa foulée d’athlète et son souffle de marathonien est venu à bout de la fuyarde. Il a récupéré la loque bleue qui avait été ingérée et régurgitée à maintes reprises par le pachyderme. Le résultat ressemblait à un reste de vieux chiffon mâchouillé, trempé dans la bave bien gluante. Un franc succès de récupération. 

Sinon, pas grand-chose à dire…Ah oui, peut-être pourrais-je mentionner les deux crapauds que Loulou a trouvés successivement dans ses souliers au matin et celui aussi trouvé sous la douche hier soir.  

Toujours un peu surprenant quand-même. Je crois que Loulou se trouve à être personnellement sur la route migratoire des crapauds et grenouilles du coin. Je ne vois pas autre chose étant donné que personne d’autre n’a fait ce genre de découverte à part elle.  

Sinon, rien de bien spécial… Peut-être, faut-il le dire, dans la journée d’hier, Robert et moi avons dû séparer un pitbull et un énorme labrador qui étaient en train de s’entretuer devant chez Ma Tsepo. Je tirais sur la queue du gros chien jaune pendant que Robert attrapait le pitbull par les pattes arrière et le swignait de l’autre côté. Tout a pris fin lorsque j’ai glissé sur une grosse bouse de vache en entrainant le gros chien jaune avec moi. On s’en allait en ville faire une transaction à la banque. Idéal. 

 

On a aussi fait du pain dans une grosse marmite remplie d’eau et de paille. Inusité mais délicieux. Trois gros pains dorés et moelleux en sont sortis. Hummm, un régal!  (Voir les photos) .

Finalement, vous savez, c’est un peu la routine. Chaque jour en suit un autre et ainsi va la vie à Naledi. Bientôt ce sera le grand départ, le moment des adieux, et qui sait ce qui surviendra d’ici là… qui sait. 

On pense toujours qu’on a tout vu, mais la vie est pleine de surprises dans le coin. Pas besoin de téléromans ni de Netflix. L’extraordinaire, c’est simple, c’est partout, tout le temps. 

Alors, on se reparle sous peu? 

Amitiés

Denis 

  La belle gang vous salue :  de gauche à droite 1ere rangée : ma Justine, Loulou, Julie, Yves, Tabo et enfin  Charls juste au centre devant Yves et Julie

2ème rangée ; Gino , l’un des 3 fondateurs du projet de Naledi;  Nnate Japi, qui s’occupe de l’éducation secondaire et +; Denis;

et à l'extrême droite : Robert entouré du gendre de Gino et d’un ami.

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