Petite journée Sud Africaine...

18 février 2019

Petite journée Sud Africaine...
Salut tout le monde! Laissez-moi vous raconter une petite journée typique du coin. 
Alors tout a commencé ce matin par un peu de yoga. Oui,oui, j'ai fait du yoga car la femme de Gino est prof de yoga et ça 'aurait été impoli que de ne pas y assister. Alors ça se passe dans la garderie avec les petits matelas les blocs de bois etc. Tout le long du cours, il y a du monde qui arrive. L'heure ici c'est quelque chose de très relatif. Même le jour parfois est tout à fait aléatoire. Et comme de fait, je suis le seul homme du cours, ce qui a pour effet de faire ricaner ces dames un peu plus que de coutume. Je crois qu'ici un homme aimerait mieux se faire arracher une oreille que de se faire surprendre dans un cours de yoga. 
Alors tout va bien le cours se termine et on retourne à la maison. Mes camarades à la maison s'en allaient sous peu pour se rendre à Johannesburg. Quant à moi, j'avais rendez-vous avec mon copain Charls au village pour un petit diner tranquille. C'est Dimanche , le ciel est bleu à la grandeur, il fait chaud. Le rendez-vous est à midi.
Alors je me suis dit, on ne va quand-même pas faire entorse à la tendance générale, je vais partir à midi et comme c'est à environ un kilomètre et demi un peu plus bas, je serai juste en temps.

Arrivé là, la femme de Charls était à sa lessive. Une grosse lessive. Donc pour faire la lessive, on a qu'à se rendre à l'autre bout du village, au point d'eau avec un 5 gallons vide et le ramener plein sur sa tête. On fait cela une couple de fois et le tour est joué. On met l'eau dans de grands bacs en plastique, un pour laver l'autre pour rincer et on frotte à la main penché en deux pendant 2 ou 3 heures et c'est fait.

Pendant ce temps, le mari consciencieux court après une poule, une vraie, lui coupe le cou, la plume, la coupe en morceaux et la dispose dans un chaudron sur le feu dehors. Maintenant, pour faire du feu, rien de plus simple, on marche sur un kilomètre ou deux et on essaie de trouver du bois sur le côté gauche de la route. Le côté droit est interdit car c'est la terre du propriétaire terrien de l'autre côté de la rue. Alors on ramène le bois à la maison, on le découpe au ciotte  et on allume. Quand tout ça est en bonne voie, Charls et moi en profitons pour relaxer au salon. Il fait chaud! Les toits de tôle ont ceci de particulier qu'ils diffusent bien la chaleur. Et parlant de toit, à un moment donné, il y a deux types qui entrent. L'un est chaudasse et l'autre ivre à ne plus tenir debout. Ils sont venus chercher le toit. Oui, le toit. 
-Comment ça le toit? Que je demande à Charls. Il m'explique que ce toit là a été emprunté il y a quelque temps et que maintenant, le propriétaire en a besoin pour autre chose. 
Bon parfait, on va faire le travail avant diner. Alors le moins chaud des deux monte en haut et l'autre reste en bas en essayant de rester debout. Charls monte à son tour et je reste en bas pour remplacer celui qui est supposé passer les autres tôles empilées au fond du jardin jusque sur le toit. 
J'ai essayé de comprendre à qui étaient les autres tôles et pourquoi celles que l'on enlève ne vont pas toutes au même endroit. Après un bout de temps j'ai eu pitié de celui qui essayait de m'expliquer et je lui ai dit que c'était beau. Alors j'avais juste à demander : -Pile de gauche, pile de droite ou sur l'autre au fond...et tout a bien été. Après quelques heures à envoyer de la terre et de la poussière sur le lavage de Joyce, la femme de Charls, tout était terminé. On était prêt à manger. Alors on s'installe à table et on sert les assiettes. C'est alors que rentre Dimakatso. Elle était affamée. Elle n'avait avalé que de herbes bouillies dans sa journée. Alors, on redistribue les assiettes et le tour est joué. Alors rentre le gars moins chaudasse qui travaillait sur le toit. Il avait faim. Que faire d'autre que de redistribuer les assiettes en de nouvelles portions. On finit par faire pas mal de chemin sur une poule. Heureusement, Charls avait fait un bon pain qui n'a pas survécu longtemps.

Arrivé à la maison, j'ai nettoyé la vaisselle laissée dans le lavabo pour pouvoir y laver mon linge sale. Quand cela aussi a été fait, je me suis étendu quelques minutes à cause d'un peu de lassitude. Quand je me suis réveillé, il faisait presque nuit.

Comme vous le voyez, on ne s'ennuie pas une minute ici. Il n'y a rien de banal au programme. Changer de toit avant de diner n'a semblé surprendre personne. C'était parfaitement naturel. On peut se demander : - Mais quoi d'autre peut-être parfaitement naturel?
La réponse viendra bien en son temps.

D'ici là, soyez bon, et je vais tâcher d'en faire autant. Le calme est revenu dans la maison que j'habite après une fin de semaine de visite. Ça fait quand-même du bien. Ça me laisse le loisir de penser à chacun de vous en me disant quelle chance que j'ai d'avoir une si belle famille et de si bons amis. C'est vraiment précieux. Pas besoin d'être si loin pour s'en rendre compte, mais c'est encore plus clair comme ça ..
Dans quelques jours, je vais passer trois jours sur la côte sauvage de l'océan Indien avec Gino qui a offert de m'y amener. J'ai très hâte. Il n'y aura sans doute pas d'Internet pendant ce voyage mais s'il y en a qui veulent m'écrire, j'aurai le grand bonheur de le faire dès mon retour.

Encore merci à tout le monde, on se reparle bientôt!

Denis
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